
En France, la consommation de pain est en déclin constant depuis plusieurs décennies, une tendance particulièrement visible chez les jeunes générations. Alors que dans les années 1950, la consommation quotidienne atteignait 900 grammes, elle est aujourd’hui inférieure à 90 grammes. Ce phénomène s’explique en partie par le fait que les moins de 30 ans sont moins attachés au rituel de l’achat en boulangerie.
Selon Frank Rosenthal, expert en stratégies commerciales, l’intégration du pain dans les repas a diminué chez les jeunes. Seuls 57% des moins de 24 ans prennent un petit-déjeuner, contre 83% des 55-65 ans, réduisant ainsi les occasions de consommer du pain. Florian Oltra, boulanger-pâtissier, confirme que les jeunes adultes privilégient la simplicité et n’apprécient pas toujours la différence entre le pain artisanal et le pain industriel.
Le pain de mie industriel gagne du terrain, en particulier chez les jeunes, grâce à sa praticité, sa longue conservation et son prix plus attractif par rapport à la baguette traditionnelle. Environ 86% des Français consomment du pain de mie, souvent acheté en grande distribution pour le petit-déjeuner et les sandwichs. Cette popularité du pain de mie est un défi majeur pour les boulangeries artisanales, qui voient leur clientèle fidèle diminuer.
Bien que la baguette reste le pain préféré des Français (59%), les habitudes évoluent vers une consommation plus ponctuelle et une diversification vers d’autres types de pains comme les pains spéciaux ou les pains du monde (pita, bagel, focaccia). Pour s’adapter, certains artisans diversifient leur offre avec des produits plus sains ou des spécialités pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs soucieux de nutrition.