
La proposition de monétiser la cinquième semaine de congés payés, qualifiée de « droit nouveau » par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, suscite des réactions contrastées. Selon la ministre, cette mesure, qui « resterait à la main de chaque salarié », sera soumise aux partenaires sociaux pour négociation. Elle a insisté sur le fait qu’il ne s’agit « absolument pas d’une mesure ou d’une décision unilatérale du gouvernement dont les paramètres sont fixés à l’avance ».
Cette piste a été évoquée pour la première fois par Madame Panosyan-Bouvet lors de la conférence de presse de François Bayrou, Premier ministre, où il a présenté les orientations budgétaires pour 2026. La mesure est passée relativement inaperçue au milieu d’autres annonces gouvernementales visant à redresser les comptes du pays. Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a même semblé découvrir la proposition lorsqu’il a été interrogé par des journalistes.
Astrid Panosyan-Bouvet a précisé sur les réseaux sociaux que les partenaires sociaux sont appelés à « négocier, s’ils le souhaitent, sur son principe et sur ses modalités ». Elle la décrit comme un « droit nouveau, sans remise en cause des droits et protections actuels », nécessitant l’accord de l’employeur et du salarié pour le rachat total ou partiel de cette semaine de congés, instaurée en janvier 1982. Ce principe est jugé « comparable à celui du rachat des RTT », et vise à offrir « plus de travail et plus de pouvoir d’achat ».
Cependant, la réaction syndicale est vive. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a qualifié cette proposition de « musée des horreurs ». Elle estime qu’il n’appartient pas aux salariés de « se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leurs congés », insistant sur le fait que les efforts ne sont « absolument pas partagés ». Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, s’est offusqué sur X que les congés payés soient « maintenant sur la sellette », y voyant un retour aux « années Giscard ».