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La réforme des retraites désavantage les femmes en allongeant la durée de travail nécessaire, malgré les majorations pour enfants. Ces trimestres perdent de leur utilité, impactant les départs à taux plein et créant de nouvelles inégalités.

La récente réforme des retraites, marquée par le recul de l’âge légal de départ, impacte de manière significative les femmes, et ce, malgré les majorations de durée d’assurance. Ces majorations, qui permettent d’acquérir des trimestres supplémentaires sans cotisation, sont censées compenser l’incidence de la maternité et de l’éducation des enfants sur la carrière professionnelle. Cependant, l’utilité de ces trimestres se trouve diminuée avec l’allongement de la durée de travail requise.

Les majorations pour enfants sont un dispositif clé du système de retraite. Dans le secteur privé, par exemple, les mères peuvent obtenir jusqu’à 8 trimestres par enfant né avant 2010. Ces trimestres contribuent à la durée d’assurance et peuvent aider à atteindre le taux plein avant l’âge de 67 ans. Pour les enfants nés à partir de 2010, les 4 trimestres au titre de la maternité sont attribués à la mère biologique, tandis que les 4 trimestres d’éducation peuvent être partagés entre les parents. Il existe également des majorations pour l’éducation d’un enfant handicapé, plafonnées à 4 trimestres, ainsi que des dispositifs pour les parents au foyer via l’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer (AVPF).

Malgré ces avantages, la réforme des retraites pèse davantage sur les femmes. Le recul de l’âge légal de départ signifie que les femmes devront travailler plus longtemps en moyenne que les hommes. Par exemple, pour la génération 1966, les femmes pourraient devoir travailler sept mois de plus, contre cinq mois pour les hommes. Cette situation rend parfois « inutiles » les majorations de durée d’assurance, car même en ayant atteint le nombre de trimestres requis pour le taux plein grâce à ces majorations, les femmes ne pourront pas partir avant l’âge légal de 64 ans. Une proportion importante de femmes se retrouvent ainsi avec des trimestres non utilisés pour un départ anticipé. Pour tenter de compenser cette perte, une surcote parentale a été introduite. Elle permet une majoration de 1,25% de la pension de retraite pour chaque trimestre travaillé au-delà de 63 ans, dans la limite d’un an (soit 5%). Cependant, ce mécanisme ne s’applique pas aux assurées nées en 1964 ou avant et ne compense pas entièrement l’impact du recul de l’âge légal sur les carrières féminines.