
Longtemps boudées par les investisseurs, les petites et moyennes capitalisations européennes, ou smidcaps, regagnent progressivement leur place dans les portefeuilles. Hywel Franklin, responsable des actions européennes chez Mirabaud Asset Management, met en lumière ce regain d’intérêt pour ces valeurs.
Historiquement, les smidcaps se négociaient avec une prime par rapport aux grandes entreprises. Cependant, depuis 2018, elles ont accusé une décote significative. Après des années de sous-performance face aux grandes capitalisations (Large Caps), ces entreprises de plus petite taille connaissent aujourd’hui une forme de revanche sur les marchés.
Au premier semestre, l’indice MSCI Europe SMID Cap a surperformé le MSCI Europe, enregistrant une hausse de 28,29% contre 23,69% pour ce dernier. Hywel Franklin estime que ce n’est que le début de ce mouvement. Il attribue en partie le désintérêt précédent pour le marché européen à la prépondérance des actions américaines, notamment des « Sept Magnifiques », dans les portefeuilles d’investissement mondiaux.
Les petites et moyennes entreprises sont souvent considérées comme le moteur de l’économie européenne, représentant plus des deux tiers de la main-d’œuvre et plus de la moitié de la valeur économique ajoutée. Malgré leur importance, elles ont sous-performé le marché global ces dernières années, entraînant des sorties de capitaux importantes des fonds dédiés aux smidcaps.
Cette sous-performance a rendu leurs valorisations particulièrement attrayantes. De plus, la baisse attendue des taux d’intérêt de la Banque Centrale Européenne et le renforcement de la consommation intérieure devraient soutenir davantage ces entreprises, car elles sont souvent plus sensibles aux conditions économiques locales. La Commission européenne et la Banque Européenne d’Investissement cherchent également à faciliter l’accès au financement pour ces entreprises, reconnaissant leur rôle crucial dans la croissance, l’innovation et les transitions verte et numérique de l’Europe.