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Le Premier ministre François Bayrou propose de supprimer le lundi de Pâques et le 8-Mai pour redresser le budget 2026. Cette annonce suscite de vives réactions politiques et syndicales, dénonçant une attaque contre l'histoire et les acquis sociaux.

Le Premier ministre François Bayrou a annoncé, le mardi 15 juillet, une proposition choc pour le budget 2026 : la suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8-Mai. Cette mesure vise à augmenter la productivité et générer plusieurs milliards d’euros pour le budget de l’État. François Bayrou a justifié le choix du lundi de Pâques en arguant de son « aucune signification religieuse », bien qu’il soit férié dans de nombreux pays. Quant au 8-Mai, commémorant la victoire des Alliés en 1945, il avait été rétabli comme jour férié par François Mitterrand en 1981, après avoir été supprimé par le général de Gaulle.

Cette annonce a immédiatement provoqué une vive réaction de l’opposition et des syndicats. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a qualifié la suppression du 8-Mai de « très grave », en soulignant son importance historique face à la montée de l’extrême droite. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a dénoncé une « provocation » et une « attaque directe contre notre histoire et la France du travail ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) a fustigé une « violence sociale » et une ponction sur les acquis du peuple. Même son de cloche du côté des écologistes et des communistes, qui dénoncent un « braquage en bande organisée » et une volonté de faire travailler gratuitement les Français.

Malgré les critiques, François Bayrou a défendu sa proposition, estimant que le « mois de mai [était] devenu un véritable gruyère » en raison des nombreux ponts. Il a insisté sur la nécessité pour la nation de « travailler plus pour produire et pour que la situation de la France s’améliore ». Cette mesure, présentée lors d’une conférence de presse boycottée par les syndicats, s’inscrit dans un plan budgétaire ambitieux visant à réaliser près de 44 milliards d’euros d’économies en 2026. L’objectif est également de financer l’augmentation du budget de la Défense souhaitée par le Président Macron.

La suppression de jours fériés, à l’image de la journée de solidarité du lundi de Pentecôte instaurée en 2004, est perçue par le gouvernement comme un moyen concret d’améliorer les finances publiques et de relancer la production nationale. Toutefois, la controverse politique et sociale autour de cette mesure promet des débats intenses à l’approche du vote du budget 2026.