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Le critère de la population totale pour le nombre de députés est contesté. Une étude menée par Alain Marleix et Thomas Ehrhard souligne l'urgence de repenser la représentation nationale face aux évolutions démographiques.

La pertinence du critère de la population totale pour déterminer le nombre de députés en France est remise en question face aux pressions migratoires et démographiques. Ce mode de calcul ne garantirait plus une représentation démocratique adéquate, selon une étude récente. Cette problématique, déjà soulevée en 2015 par une proposition de loi de droite restée sans suite, refait surface et apparaît comme une urgence pour la démocratie française.

Le signal d’alarme est lancé par Alain Marleix, ancien secrétaire d’État à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales sous Nicolas Sarkozy (2008-2010), et Thomas Ehrhard, maître de conférences en science politique à l’université Panthéon-Assas. Alain Marleix fut l’artisan du dernier redécoupage des circonscriptions législatives en 2010, une opération qui visait à rééquilibrer la carte électorale face aux disparités démographiques apparues depuis le découpage de 1986. Thomas Ehrhard, quant à lui, est un universitaire reconnu pour ses travaux sur le découpage électoral sous la Ve République, ayant notamment reçu le prix de thèse de l’Assemblée nationale pour son analyse des découpages électoraux.

Le nombre de députés en France est fixé à 577 depuis 1986. Alors que certains partis ont proposé de réduire ce nombre pour se rapprocher des standards européens, la question de la représentativité des élus par rapport à la population demeure centrale. Le débat actuel met en lumière la nécessité d’une nouvelle méthode pour assurer une représentation nationale fidèle aux réalités démographiques et sociales contemporaines.