
Deux jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, un événement inattendu a secoué le paysage politique français : l’annonce du ralliement d’Éric Ciotti, président des Républicains, au Rassemblement national (RN). Mais pendant que l’attention médiatique se tournait vers le siège du parti d’extrême droite, une autre affaire éclatait non loin de là, à Nanterre. Pierre-Edouard Stérin, milliardaire et fervent soutien d’un projet de société ultralibéral, réactionnaire et xénophobe, était entendu par la direction nationale de la police judiciaire.
Pierre-Edouard Stérin a été interrogé en tant que « suspect libre » dans le cadre d’une enquête préliminaire. Cette enquête porte sur des faits présumés de financement illégal de campagnes électorales. Selon les informations confirmées par le parquet de Marseille, qui dirige cette procédure, les enquêteurs se penchent sur le rôle du milliardaire dans un système de financement illégal des campagnes électorales du RN en 2020 et 2021. Ces faits concernent principalement le quart sud-est de la France.
L’enquête, menée dans le plus grand secret depuis 2021 par la brigade de la criminalité financière de la police judiciaire marseillaise, a été étendue aux infractions de blanchiment et d’exercice illégal de la profession de banquier. Le parquet a précisé que les investigations visent à « déterminer les conditions dans lesquelles des prêts visant à financer les campagnes électorales de plusieurs candidats à ces scrutins ont été accordés ». Sept élections majeures sont concernées : les municipales de Marseille, Nice et Lyon en 2020, ainsi que les régionales de 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Normandie et Centre-Val de Loire. Cette affaire met en lumière les zones d’ombre potentielles autour du financement des partis politiques.