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Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s'oppose aux nouvelles taxes envisagées pour le budget 2026, craignant un frein pour l'économie et la compétitivité aérienne française.

Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a exprimé son désaccord face aux potentielles nouvelles taxes sur le secteur aérien qui pourraient être incluses dans le budget 2026. Selon lui, ces mesures « ralentiraient l’activité économique de notre pays » . Le gouvernement cherche actuellement à réaliser 40 milliards d’euros d’économies pour son budget 2026 afin de redresser les comptes de la France .

Parmi les pistes envisagées par Bercy figurent une taxe sur le kérosène et un doublement de la TVA sur les vols intérieurs, la faisant passer de 10 à 20 % . Philippe Tabarot estime que ces propositions entraîneraient un « risque de décrochage » pour les compagnies aériennes, dont certaines « commencent déjà à quitter notre pays » . Il souligne que, si le trafic en France reste stable d’une année sur l’autre, des pays du sud de l’Europe comme l’Italie et l’Espagne voient leur trafic aérien augmenter de 5 à 6 % . Une étude de la DGAC et d’Air France de 2018 avait déjà souligné le niveau élevé des taxes aériennes en France, où elles représentent 55% du coût de touchée, un pourcentage record en Europe .

Le ministre rappelle que l’alourdissement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, mise en place dans le budget 2025, a déjà « probablement un peu ralenti l’aérien » . Cette taxe a été augmentée à 7,40 euros pour un billet en classe économique sur un vol national ou européen, à 15 euros pour une destination intermédiaire et à 40 euros pour un vol lointain . En mars dernier, Philippe Tabarot s’était déjà montré « réservé » face à cette hausse sur le long terme, arguant qu’il ne fallait pas « taxer certains secteurs qui rayonnent au niveau mondial », faisant allusion à l’industrie aéronautique dont Airbus est un leader .

Philippe Tabarot insiste sur la nécessité d’être « vraiment vigilant » quant à la compétitivité de la France . Il considère que « ces taxes supplémentaires vont être contre-productives et vont ralentir l’activité économique de notre pays », et souhaite une « pause » dans la taxation du secteur aérien . Il espère également que les taxes appliquées au secteur des Transports soient directement réinvesties dans ce même secteur, ce qui n’est pas toujours le cas actuellement . Le transport aérien français est déjà confronté à des difficultés, avec un trafic domestique en baisse de 14% depuis 2017 . Le secteur aérospatial en France représente plus de 52 600 emplois chez Airbus et contribue pour 30,5 milliards d’euros à la balance commerciale française en 2023 .