
Depuis plusieurs années, la transition écologique en France est marquée par une trajectoire hésitante, alternant entre avancées significatives et reculs notables. Des initiatives comme la loi Climat et résilience ou la création du secrétariat général à la planification écologique en 2022 ont été suivies par des décisions inverses. On a ainsi vu la suspension des zones à faibles émissions (ZFE), le démantèlement progressif de l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) et un moratoire sur les énergies renouvelables, signalant des freins importants.
Cette ambivalence est une constante dans les politiques publiques, mais elle entre en contradiction croissante avec les données scientifiques et les réalités environnementales. Le réchauffement climatique s’accélère, les sécheresses s’intensifient, la biodiversité est menacée, et les inégalités face aux risques environnementaux s’aggravent. Les politiques publiques qui tardent à s’adapter sont déjà obsolètes, et l’inaction risque d’être corrigée non par une impulsion politique, mais par les conséquences irréversibles des dérèglements climatiques.
Dans ce contexte, la nomination d’Augustin Augier le 12 juin dernier en tant que nouveau secrétaire général à la planification écologique représente une opportunité de redynamiser une ambition commune. L’objectif n’est pas de lancer un nouveau plan, mais d’ancrer durablement la planification écologique dans le fonctionnement quotidien de l’administration et des services publics. Il s’agit de rendre cette planification indépendante des crises politiques, géopolitiques ou budgétaires. L’enjeu est de dépasser une stratégie centralisée pour permettre à chaque ministère, direction et service déconcentré de s’approprier les objectifs écologiques et de les traduire concrètement dans leurs pratiques.
Cette approche vise à garantir que l’État, avec ses 2,5 millions d’agents, devienne un moteur de la transition écologique en France, en facilitant l’action de tous ses agents publics. En intégrant pleinement les enjeux environnementaux à tous les niveaux de l’administration, la France pourrait enfin s’engager sur une trajectoire plus cohérente et efficace face aux défis climatiques et sociaux.