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À six semaines des élections européennes, la liste de Valérie Hayer est en difficulté, loin derrière le Rassemblement national. Analyse des facteurs de cette érosion électorale.

À l’approche des élections européennes du 9 juin, la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, est confrontée à des difficultés significatives dans les sondages. Selon une récente étude Ifop (18-22 avril), la liste macroniste recueille seulement 17 % des intentions de vote, se plaçant ainsi plus de 14 points derrière celle du Rassemblelement national, dirigée par Jordan Bardella, créditée de 31,5 %.

Ce décalage est notable par rapport aux élections européennes de juin 2019, où la liste de la majorité avait presque égalé celle du Rassemblement national, avec respectivement 22,4 % et 23,3 % des suffrages exprimés, soit un écart d’environ 200 000 voix. Cette érosion du capital électoral de la majorité est attribuée à plusieurs facteurs.

Traditionnellement, les élections européennes de mi-mandat représentent un défi pour le parti au pouvoir. Elles sont souvent perçues comme des « élections intermédiaires », propices à une démobilisation des électeurs ou à l’expression d’un vote sanction contre le gouvernement en place. Ce scrutin offre aux citoyens une opportunité de manifester leur mécontentement sans remettre en cause la stabilité gouvernementale. Pour le macronisme, cela se traduit par une difficulté accrue à mobiliser sa base électorale et à convaincre les indécis.

Les analystes politiques, comme Pascal Perrineau de Sciences Po, soulignent que les spécificités de ce scrutin, combinées à la dynamique politique actuelle, mettent en lumière les faiblesses structurelles et les limites de la résilience électorale du macronisme. La capacité de la majorité à inverser cette tendance dans les six semaines restantes sera déterminante pour le paysage politique français.