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Alors que l'impasse budgétaire persiste, la droite et le centre exhortent le Premier ministre Sébastien Lecornu à utiliser le 49.3 pour faire adopter les budgets. Le gouvernement refuse de céder.

Face à l’impasse budgétaire, plusieurs figures de la droite et du centre appellent le Premier ministre Sébastien Lecornu à recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), a ainsi déclaré au Figaro que cette « arme constitutionnelle » n’était pas « contre la démocratie parlementaire », la préférant aux ordonnances ou à une loi spéciale. Il regrette par ailleurs le manque de consultation du gouvernement sur l’abandon initial du 49.3.

Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a également exhorté Sébastien Lecornu à « assumer » cette utilisation, estimant que les socialistes ne voteraient jamais une censure. Selon lui, le gouvernement devrait user des prérogatives que la Constitution lui offre pour « un budget conforme aux intérêts de la nation ».

Le Sénat, majoritairement à droite, a montré une ferme opposition aux compromis de l’Assemblée nationale sur les textes budgétaires. Gérard Larcher a souligné que le Sénat a cherché à « retrouver la raison » face à « l’hystérie fiscale de l’Assemblée » en préservant une certaine équité.

Malgré les pressions, Sébastien Lecornu reste fidèle à sa promesse de ne pas utiliser le 49.3, réaffirmant son intention devant les députés. Une position soutenue par la porte-parole du gouvernement qui a jugé la suggestion « un peu facile » et a défendu le débat parlementaire. Elle souhaite que le vote solennel du projet de budget de la Sécurité sociale ait lieu le mardi 9 décembre comme prévu, invitant chacun à prendre ses responsabilités.

Un rejet de ce texte constituerait un revers majeur pour le Premier ministre et mettrait en péril l’adoption d’un budget de la Sécurité sociale avant le 31 décembre. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a averti qu’en l’absence de budget, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 30 milliards d’euros, soulignant l’absence de « plan B » ou de « loi spéciale ».